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Dalivision - Méditations et Oeuvres Paranoïaques Critiques
25 août 2009

Note 1

    Je viens de retrouver cette note tout particulièrement auto-élogieuse au fond de ma table de chevet :

«La même sensation. La même. Identique, redondante, récurrente, obsessive, paranoïaque, critique. La même impression de perdition totale devant le monde; de noyade dans les eaux universelles; d'étouffement par la corde de l'incompréhension, solidement reliée et fixée au gibet de la masse, me laissant agoniser au dessus du gouffre de l'inutilité collective. Cette sensation d'être fini, perdu irrécupérable, inutile éternellement. Useless for ever. Cette même sensation qui m'abandonne quand j'entre en cours et ouvre mes notes, et qui me récupère, immanquablement, doublement plus violente une fois les notes rayées, une fois sorti de la classe; celle d'être fichu, de ne pouvoir rien comprendre. Celle d'être une pauvre merde. Hypothèse largement validée».

    Tout cela n'est pas très joyeux. A en juger par les références qui y sont présentes, je pense que bien que le bristol rose pâle ne soit pas daté, il a du être écrit quelque part entre novembre 2008 et janvier 2009. A cette époque là, j'avais beaucoup, beaucoup de mal avec le rythme de travail imposé par la prépa, et cela n'était pas sans conséquence sur mon moral.

    Pourquoi est-ce que j'ai ressortie cette note? Je l'ai en fait simplement retrouvée par hasard. Non, la véritable question est : "Pourquoi est-ce que je ressens le besoin d'en parler?". En effet. Je relis la note, et à quelques détails près, je trouve qu'elle est toujours un peu d'actualité. Il faut simplement ne plus la lire dans un contexte scolaire, mais plutôt dans un contexte global de l'accomplissement de ma vie. Non loin de là de penser que je suis une merde (quoique, je trouve que l'hypothèse est TOUJOURS largement validée), mais plutôt de constater qu'il m'est impossible de rester assez longtemps soit satisfait de moi, soit heureux. Le billet est effectivement teinté d'une violente accusation envers le monde extérieur et tout particulièrement le monde "jeune", toujours plus cruel à cet âge là : j'ai longtemps eu l'impression de crucifixion, d'exécution publique de ma personne par le bourreau société, mais dans le fond, je crois simplement que lorsque j'ai écrit ce bille, j'était tout simplement en colère. La métaphore serait presque sympathique si j'avais eu du talent. Comme je n'en ai pas, la comparaison est juste présente.
   
    Evidemment, cette sensation d'inutilité absolue m'a quittée, plus ou moins. Disons qu'elle s'est éloignée sans avoir totalement coupé le cordon. Au lieu de me couver, elle me tient simplement par la main, et garde toujours un oeil sur moi, prête à intervenir au cas où je me sentirais un peu trop heureux. Ca fonctionne assez bien, d'ailleurs, au final, puisque je ne suis pas aussi heureux qu'il y a deux mois. Mais passons. Cette sensation donc c'est assez conséquemment éloignée de moi. Heureusement. J'aurais finit depressif. Mais il ne faut pas se leurrer, je sais qu'elle reviendra, bien évidemment, dès qu'un peu de solitude et de blues se présentera.

    Je ne m'en rendait pas compte, mais l'heure à laquelle j'écris compte énormément. Je sais pertinnement que cette note a été écrite un soir d'hiver, parce qu'elle est teintée de tout l'élégisme, le pessimisme et la mauvaise foi mystérieuse, cette volonté de lyrique, que je met en oeuvre la nuit, à la lueur de la Lune, ma Muse, ma Reine, ma Maitresse, Gloire à Elle et au cortège de ses filles. Alors que voyez vous, j'écris cette note alors que nous somes le matin, qu'il fait un soleil radieux dehors...

    Je ne suis au final rien de moins qu'un pauvre petit être humain, n'est-ce pas? Il fait beau, je suis otpimiste. Il fait noir, j'ai peur, et je révèle mon côté sombre. Je suis d'un ordinaire, mon Dieu. Il me suffit de trois rayons de soleil et d'un oiseau qui chante pour croire que je suis quelqu'un de bien, et de quelques rayons lunaire dans une nuit noire d'encre pour chanter les odes aux étoiles célestes et violentes de la douleur.

    Vous savez quoi?

    J'adore vivre la nuit.

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