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Dalivision - Méditations et Oeuvres Paranoïaques Critiques
24 août 2009

Lettre à sens unique 1

    J'ai encore fait un rêve, cette nuit, et je voulais te le raconter. Le plus bizarre est que je m'en souvienne, en fait, en réalité. Je ne me souviens d'habitude jamais de ces morceaux de sommeil, contrairement à apparemment beaucoup de gens qui passent parfois leur temps à me raconter de quoi ils ont rêvés. Je ne comprend pas comment les gens font pour s'en souvenir.

    J'étais dans une espèce de crypte fictive dans un style très flibustier du XVIIIe, qui, d'après mon rêves et les souvenirs qui m'y apparaissaient, était placé quelque part dans la cours d'honneur du Lycée Corneille, puisque je m'y rappelais comment aller jusqu'à la grille. Evidemment, cette crypte n'existe pas. La lumière était à la bougie, des cordages, des hamacs, beaucoup de bois vieilli, bref, une ambiance à la Surcouf. Il s'y est passé beaucoup de choses, dans mon rêves, dont je ne me souviens pas. Je me souviens juste de cet évênement ci : Elodie, en son plus célèbre cosplay, qui, sur un fond de musique qu'il me semblait être du Dire Straits, et penchée tête en bas au dessus de mon visage. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'embrasse. Elle s'étonne, puis se laisse finalement faire, mais je crois que c'est toi, ce pourquoi je continue, tout en me rappelant la célèbre scène du premier opus de l'Homme Araignée. Et puis elle me fait la tête, me boude. Je remonte dans ma chambre à l'internat, et m'échappe par ma fenêtre avant de me réveiller.
    Si Adrien avait déjà passé son année de psycho, peut-être aurait-il pu m'expliquer tout cela, mais au final, je ne suis pas sûr de bien vouloir savoir tout cela. Après tout, ce n'est qu'un rêve, et je ne pense pas qu'il y ait une quelconque logique à tout rêves. Je ne comprend pas pourquoi les gens veulent interprèter leurs rêves.

    Et quand je me suis réveillé, j'ai senti ton odeur, et j'ai refusé d'ouvrir les yeux. Je savais que mon lit n'était pas déplié, et que par conséquent, il n'y avait que moi. Je savais très bien que tu n'avais pas du tout passé la nuit avec moi, puisque cette idée même au final est un peu absurde dans l'instant. Je savais très bien que tu n'étais même pas dans cette maison. Mais j'ai senti ton odeur, et je savais pertinnemment qu'elle émanait du collier que tu as oublié dans ma chambre. Mais je m'en fichais pas mal, et pendant un moment, si petit, je ne sais pas combien detemps il a duré, au final, mais j'étais persuadé que tu étais là, encore parfumée, et que tu m'aimais. Pourtant c'était bien faux. J'ai ouvert les yeux, et la vérité était comme je la savais être : j'étais simplement tout seul, comme une loque, avec ton collier serré dans mon poing, appuyé contre mon visage. Je ne comprend pas pourquoi les gens s'attachent autant instictivement à des objets.

    Tu sais, ou en tout cas tu t'en doutes, mais, j'ai vraiment beaucoup de mal, contre toute apparence et tout dire de ma part, à accepter que tu sois partie. Pas tant physiquement, car notre relation était moins physique que sentimentale — ce qui au final était je crois ce que j'ai vécu de plus beau — mais moralement. "Elle t'as quitté, elle n'est plus amoureuse de toi." C'est facile de le dire, c'est surtout dur de l'admettre. La première fois que je l'ai réellement admis, je l'ai oublié, parce que j'avais trop bu. La seconde fois, c'était ce matin. Mon frère dormait, mes parents n'étaient pas là... Alors, pendant que je déjeunait, j'ai laissé tomber quelques larmes — oh, pas grand chose — dans mon café. La fatigue, et tout ce qui va avec, cela a fini je crois par me fragiliser émotionnellement... Et donc, oui, voilà, tu n'es plus amoureuse. C'est un fait. Alors pourquoi certain viennent me dire encore que nous deux, si je laisse faire le temps, ça peut refonctionner? Je ne comprends pas pourquoi les gens tiennent tant à donner de faux espoirs.

    Et je suis bien hypocrite en écrivant celà, d'ailleurs. J'ai eu beau expliquer à Marie que : "Ca ne sert à rien, tu sais. Je connais Cloé. C'est tout simplement impossible, par pour une quelconque raison, mais parce que c'est un fait. Elle a dit non. Et je sais pertinnemment que Non, c'est Non. Il ne fat pas chercher à me faire miroiter des "Oh, ça peut peut-petre repartir, laisse le temps au temps", non, ça ne sert à rien. Mieux vaut abandonner cette idée tout de suite."; le fait est que dès que je sens ton odeur, que je touche ton bras, que je te vois ou te fais la bise, j'ai toujours l'impression, quelque part, que ce serait possible. En sachant pertinnemment que c'est faux. Ce n'est pas tant eux que moi qui m'offre des mirages sentimentaux. Peut être est-ce aussi parce que je ne comprends pas pourquoi... Je sais, tu me l'as expliqué. Tu me l'as écrit, clairement, nettement, sans ratures et sans tâche. C'était soit orchestré, soit sûr. Pourtant, comme je suis un pauvre type long à la détente, je ne comprend toujours pas pourquoi. On me dit laisse faire le temps : le temps, pardonne moi l'expression peu romantique, mais je l'emmerde profondément, le temps. Le temps et ma connerie ultime. Parce que je suis arrivé trop tard et que c'est ma faute et uniquement la mienne. J'aurais réagi plus tôt, alors que tu m'aimais encore (en tout cas semble-t-il), peut-être que je n'en serais pas là à t'écrire une lettre indirecte que malgré moi j'espère que tu trouveras par hasard et dont tu ne me feras jamais mention. Mais c'est un fait, je suis un idiot. Comme me l'a fait remarqué un ami : "Pas de Cloé, pas de permis, pas de chance... Tu serais pas un peu raté sur les bords, toi?". Pas tout à fait vrai, pas tout a fait faux. Je ne comprends pas pourquoi les gens ont le don d'avoir souvent raisons lorsqu'ils sont ironiques.

    Si je ne rejette d'ailleurs pas la faute sur le destin, mais sur moi seul — et certainement pas sur toi, car après tout, si je souffres quand même un peu (euphémisme), c'est uniquement de ma faute parce que je suis attaché et innacceptant — par contre, je crois qu'il y a un jackpot que je n'aurais pas du obtenir : celui du "je reconnais des allusions partout et tout le monde me parle de Cloé". Mais peut-être n'est-ce aussi qu'une nouvelle vision du monde que j'ai, car lorsque quelque chose de précieux à disparu de la surface de notre planète, ou a été propulsé sur orbite, on ne voit malheureusement plus que le creux qu'il a laissé; depuis que tu es partie, de toute façon, j'ai l'impression que tu es partout. Par exemple, des amis qui me parle du film qu'on est allé voir ensemble, des endroits qui me rappellent la mauvaise semaine qui a précédé mon drame, des gens qui me parlent directement de toi, ou d'autre qui ne sont pas au courant qu'on est séparé et qui me demande innocemment : "Ca va toujours, avec ta petite amie?". Le pire est, je crois, mes parents. Depuis qu'ils t'ont vu, ils ne parlent que de toi. Ils savent pourtant pertinnemment que tu m'as quitté, mais, ils t'ont vu pour la première fois, alors évidemment... "C'est vrai qu'elle est vraiment jolie, et mignonne dans ses manières, avec ça";"Elle est très belle et très grande, elle pourrait faire du mannequinat";"Maintenant que je l'ai vu, ça ne m'étonne pa que tu sois sorti avec elle : vous alliez sans aucun doute très bien ensemble"... Je ne comprends pas pourquoi les gens ont ce besoin incessant de remuer un couteau salé et acidifié dans la plaie.

    Je ne t'écris pas pour te faire culpabiliser, mais pour ME culpabiliser. Parce qu'il faut bien écrire la vérité pour pouvoir y revenir quand il le faut. Parce que j'avais envie de t'écrire quelque chose que tu liras dira-t-on "par hasard", parce que je n'ai pas envie de t'écrire très exactement cette lettre parce que je sais que tu la prendrais mal, et que tu t'en voudrais, après, ce qui est complètement idiot, puisque le seul à me faire mal ici, c'est moi, convenons-en."Tu serais pas un peu masochiste sur les bords...?" Si, complètement, parce que c'est Cloé, et que si la douleur prend son apparence, qu'on me torture.

    Allez, il faut bien l'écrire, après tout, ça fait un mois et demi que je brûle de le dire...

    Je t'aime toujours. Et ce n'est pas en gardant ce collier, à mon grand dam, que ça va s'arranger. J'adore ton odeur. Ca me rappelle quand je te prenais dans mes bras.

    Et maintnant, je n'ai plus envie d'écrire.

    Je t'aime.

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