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Dalivision - Méditations et Oeuvres Paranoïaques Critiques
2 octobre 2009

Gare

    J'ai finalement repris mes activités de poèmes de gare — avec une nouvelle technique que j'ai empruntée au surréalisme, et que j'ai additionnée à classicisme : forme et agencement classique des vers, mais écriture automatique lui est alliée : j'écris les premiers vers qui me passent par la tête, métrique et rime étant gardés — étant donné que je suis amené à prendre le train tous les jours, dorénavant. Ce qui n'est pas plus mal, au final. Il faut avouer qu'au milieu de l'automne, les paysages traversés par le train sont tout simplement magnifique de chaos et de dévastation.

    La rouille des rails et l'orange des rangées dérangées. Le charbon roussis, le bois de remplissage, la caillasse, les herbes mortes, les collines de la vallée de la Seine : partout, la forêt autour de ce trajet qui traverse nulle part. Splendide défilé de l'industrie morte vivante. Des usines désaffectées pour des machines désinfectées, et des machines délaissée sur la route et ses lacet.

     Le monstre de métal qui hurle au dehors le silence du dedans. Les wagons vides, le soleil qui brûle à travers le plexiglas, les sièges, les tables, l'orange des intérieurs, le bois qui s'use, le verre fumé par la poussière, le sable, le vent et la chaleur...

     La "Rust Rail" de Paris-Rouen est tout simplement merveilleuse dans un coucher de soleil.

Devant moi défile un paysage de rouille :
Cendres rousses et brunes, neiges de métal;
La mémoire en amont et le coeur en aval,
Nos vies qui voguent sur ce fleuve que tous souille,
Nos mains qui s'effritent aux sons des cloches grises,
Nos doigts qui s'envolent, érodés par le temps,
Ma peau qui me quitte comme un bronze éclatant,
Le Printemps qui s'envole, et la Lune est assise.

Sièges bleus
Striés de vert
Nuageux
Ciels de lumières
Verre et métal ensemble noués.
La nuit qui me porte, et cette locomotive.
Viens me chercher, poudreuse vive
Un pays s'effile, et il est si brouillé.


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